TDG – Genève subventionnera la récupération de chaleur

26.11.2022

Tribune de Genève – Rachad Armanios
Publié le
25.11.2022
Photo : les serveurs d’Infomaniak (Franck Mentha)

Le Canton veut encourager la valorisation de la chaleur émise par les serveurs informatiques ainsi que les activités industrielles et artisanales, dans le but de chauffer des bâtiments.

Le Canton soutiendra les entreprises souhaitant récupérer la chaleur dégagée par leurs activités afin de chauffer des bâtiments et locaux en réseau. Le Grand Conseil a, à la quasi-unanimité, voté un projet de loi du député PLR Adrien Genecand, lequel a cité en exemple la société Infomaniak à Genève.

Celle-ci prévoit de récupérer la chaleur de ses serveurs informatiques pour chauffer un quartier d’une vingtaine d’immeubles à La Chapelle-Les Sciers. «Cela lui coûte des millions et l’État ne lui a donné aucun soutien.»

Son texte prévoit donc que l’État encourage ce genre d’action par le biais de subventionnements ou de dégrèvements fiscaux.

Boucle vertueuse
Sont concernées les chaleurs émises par les serveurs informatiques, les activités industrielles et les activités artisanales. «Le PLR se lance enfin dans la transition énergétique», salue Rémy Pagani (Ensemble à Gauche). Il souligne la «boucle vertueuse» consistant à chauffer des bâtiments avec de la chaleur qui, autrement, se perdrait dans l’atmosphère.

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«Le PLR se lance enfin dans la transition énergétique.»
Rémy Pagani, député Ensemble à Gauche au Grand Conseil
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Le Vert Pierre Eckert approuve la démarche, mais pense que «la protection du climat exige d’agir de façon globale et de ne pas considérer seulement la toute fin du processus énergétique». Dès lors, il estime qu’il ne faut pas subventionner des projets d’entreprises recourant à de l’énergie issue du charbon ou du nucléaire.

Subventions selon l’origine du courant
«Cela ne les empêchera pas de récupérer la chaleur, mais d’obtenir une subvention.» «Pénaliser ces entreprises les freinera et personne n’y gagnera», conteste le socialiste Alberto Velasco. Reste que le projet laisse au Département du territoire le soin de déterminer la subvention en fonction de l’origine de l’énergie, sans toutefois inscrire cette latitude dans la loi.

Chef du département, Antonio Hodgers salue le projet de loi et la marge de manœuvre offerte. Seules deux voix Vertes s’opposent finalement au projet.

L’hypercentre piéton?
Par ailleurs, la gauche a échoué à faire en sorte que, dans l’hypercentre, «la voirie [soit] en principe piétonne ou à priorité piétonne», comme le voulait un texte des Verts. Pablo Cruchon (Ensemble à Gauche) a, en vain, insisté sur le «danger de mort» que courent les enfants à cause des voitures et sur la pollution sonore et de l’air.

«Oui, il faut plus de zones piétonnes, déclare le conseiller d’État du Centre Serge Dal Busco. Le changement proposé, notable, est peut-être souhaitable, mais pas opportun. Le peuple a voté pour la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, ce compromis est notre feuille de route et nous nous y tiendrons.»